Une césarienne bien compliquée à vivre, j'en garde un mauvais souvenir.
Mais surtout, je cherche des mamans qui ont vécu des suites aussi difficiles que moi pour m'aider à accepter tout ça.
Je raconte un peu?
Dès le lendemain, j'ai commencé à sentir que quelque chose n'allait pas. Dégoût devant la nourriture au premier jour. Ca a évolué, doucement, doucement. Des montées et chutes de température (jamais appréciées par les SF d'ailleurs) : je pouvais grelotter à en claquer des dents ou devoir me poster devant la fenêtre entre-ouverte (au mois de décembre!) dans le même quart d'heure. Je trouvais ma cicatrice chaude. Je demandais s'il était classique d'avoir un peu plus mal aujourd'hui qu'hier. J'ai commencé à vomir à chaque repas. L'allaitement ne se mettait pas en place.
Un matin, en prenant ma fille de son berceau au fauteuil pour lui donner la tétée, une douleur fulgurante dans le ventre. J'en ai hurlé puis j'ai donné à ma fille parce qu'elle passait avant tout et que, de toute façon, je ne pouvais pas me lever. Je n'ai pas fait cas mais je sentais un liquide sur moi. J'ai pensé naïvement que la couche fuyait.
Mon mari est enfin arrivé. Il a pris le relais pour un complément de bib. Pas de fuite de la couche. Tiens? Je me suis levée et là j'ai vu un liquide marronnasse sous le fauteuil. J'ai cherché sur moi, rien vers la culotte. J'ai appelé la SF. Elle m'a regardée, n'a rien vu, m'a dit qu'elle n'avait jamais vu ça et m'a envoyée me laver. Nous pensions que c'était une perte vaginale. C'est dans la salle de bain que j'ai vu dans le miroir! En soulevant mon ventre, là, ça coulait! Panique! j'ai rappelé, j'ai pleuré, j'ai appelé mon mari.
Les sage-femmes sont venues à deux parce qu'elles ne comprenaient pas ce qu'il se passait. On était au jour de ma sortie... Elles ont téléphoné à un médecin. Personne n'est venu et, par téléphone, il a dit qu'il fallait enlever les derniers points et me laisser sortir avec des soins infirmiers.
Là, j'ai craqué. J'ai appelé mon endocrinologue qui travaille dans cet hôpital pour lui demander de l'aide, des conseils. Ils m'a dit de ne pas sortir ainsi et qu'au besoin, il téléphonerait lui même aux sf. Finalement, les sage-femmes sont revenues avec une interne. Là, en regardant, elle s'est mise en colère. Ma cicatrice était infectée et avait explosé.
Je ne me souviens plus de tous les détails mais la gynéco de garde est venue. On a nettoyé la plaie (à vif). La gynéco a proposé de refaire des points sans anesthésie. J'ai pleuré qu'on ose me proposer cela alors qu'on venait de me faire des soins sur la plaie d'une douleur difficilement mesurable.
Je suis partie de la maternité le lendemain avec des mèches plantées dans la cicatrice et des soins infirmiers à la maison deux fois par jour.
Rentrée le mercredi, le jeudi je me rendais chez mon gynéco habituel pour lui demander de l'aide car j'avais trop mal. J'ai réussi à l'avoir au téléphone avant d'arriver. Il avait parlé à l'infirmière qui était venue refaire le pansement. Il m'a dit de retourner directement à l’hôpital. Là, aux urgences gynécologiques, j'ai revu la gyneco qui m'avait refait les points. Elle m'a réadmise pour une hospitalisation et une réopération de la cicatrice. Je n'ai pas pu être accueillie avec ma fille car c'était en chirurgie viscérale. Ensuite, après la deuxième opération, il a fallu subir des soins de pansements chaque jour, en revenant à l’hôpital, on m'avait posé un drain. Ca a été long, ça a été douloureux.
Pour conclure, outre les douleurs physiques, j'ai beaucoup souffert psychologiquement : ne pas être avec ma fille a été atroce. Je me suis imaginée que je pouvais ne plus être là et nous nous sommes beaucoup posé de questions avec mon mari : que ferait-il de notre fille si je venais à mourir? Aurait-il la force de se battre contre mes parents pour garder sa fille et tant d'autres questions.
J'ai besoin d'autres témoignages pour me montrer qu'on surmonte tout ça. Quelles solutions trouver pour ne pas en vouloir à la médecine et ses agents qui n'ont pas vu, pas entendu, pas reconnu ma douleur. Comment ne pas m'en vouloir de ne pas avoir réussi à me faire entendre? Non, je ne suis pas une douillette, et non je ne suis pas déprimée.
Et, maintenant, est-ce normal que j'ai encore mal au ventre et ailleurs?
Merci pour votre lecture attentive et empathique